Swing Wespelaar (jour 2) Rapport Français Gumbo Kings - Jessie Lee & The Alchemists - Aki Kumar - Ivy Ford - Artur Menezes - Bobby Rush - Vanessa Collier Wespelaar (20-08-2022) reporter & photo credits: Paul Jehasse info organisatie: Swing Wespelaar © Rootsville 2022 |
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Pas le temps de badiner, il va falloir assurer avec 7 participants au menu du jour. C’est déjà le tour des Gumbo Kings qui combinent le groove du funk de la Nouvelle-Orléans avec la granularité émotionnelle du Delta Blues et les mélodies du Memphis Soul.
Un vrai Gombo Orléanais pour ce groupe venant des Pays-Bas avec 6 musiciens comprenant un du pays du gumbo justement. Ils sont venus nous faire connaître leur tout chaud nouveau ep « In The Dark ». Après Moulin Blues c’est au tour de Wespelaar de leur donner leur chance. Dans le groupe on retrouve Jonne Venmans (basse), Thomas Hanenberg (claviers), Remon Hubert (batterie), Marc Jansen (guitare et chant) et Boy Vielvoye (chant et harmonica). Ils jouent « Burning » suivi par « Time Of Your Life » aux sonorités assez fifties, suivi de 'Leave It Alone' une version très spéciale de « Jock-A-Mo », mieux connue sous le nom de « Iko Iko » , une chanson de 1953 de James "Sugar Boy" Crawford. Avec « Gumbo Sound » tout est dit, « New Orleans is in da house » pour ce début de la deuxième journée, en fanfare.
Crée en 2015, Jessie Lee & The Alchemists est un quintet de modern blues-rock co-leadé par la chanteuse/guitariste Jessie Lee et par le guitariste/compositeur Alexis “Mr AL” Didier, soutenus par le bassiste Laurent Cokelaere, le batteur Stéphane Minana et l'organiste Laurian Daire. Les influences anglo-saxones du groupe sont très larges, allant du blues au rock, en passant par la soul, la pop et même le jazz. La musique qu'ils créent est moderne, originale, nourrie de traditions, alliant émotion, liberté et puissance.
Lauréats de 5 prix lors de l’International Mississippi Blues Trail challenge en 2018 et vainqueurs du challenge France Blues 2019, les alchimistes voient les portes de l’Europe s’ouvrir à eux et remportent un vif succès auprès du public. Ils auront d’ailleurs l’honneur de représenter la France au European Blues Challenge 2020 (qui aura finalement lieu en 2022).
Performant une bonne partie de leur tout dernier CD « Let In Shine », ils délivrent une musique très entraînante et agréable, avec « » un magnifique blues lent "One Only Thing", et sans peur et sans reproche avec une version d’Etta James « I Must Be Love » et une version de « Come On In my Kitchen » de l’unique Robert Johnson. Et Alexis montre encore son talent à la guitare dans « Let It Shine » et « I Don’t Need To Say » où Jesse prend aussi la guitare tout cela suivi d’un très joli solo à l’orgue. Un vrai bon moment pardi ! Bonne continuation.
Pendant ce temps là les « jam sessions » se poursuivent entre chaque acteur de la grande scène et pour l’instant il s’agit d’un tout jeune adolescent de 13 ans nommé Luka. Il promet celui là.
Maintenant place à l’invité 3, Monsieur Aki Kumar, un ingénieur logitiel qui en arrivant au USA fait la découverte du Blues et le prend pour sa part en n’y intégrant le langage « indi » (inde) ce qui donne un cachet improbable au chant qui a été caractérisé par le nom de « Bolywood Blues ». C’est vraiment très spécial d’entendre cela mais il relève le gant en jouant son harmonica à la « Little Walter ». « Charlie Musselwhite » l’habitué de Clarksdale et Jason Ricci l’encense même !
Trois Finlandais l'ont rejoint sur scène, menés par Tomi Leino à la guitare, Jaakko Prepula à la basse et Mikko Peltola à la batterie. Aki a tout de suite commencé avec une chanson de Sunnyland Slim teintée un peu d'Indien intitulée « Going Back To Bombay ». « Dilruba », également la chanson titre de son dernier CD, a été annoncé comme « Hindi Man Blues » et a été chantée entièrement en hindou ; qui m’aime me suive. Il a prouvé qu’il était multi instrumentaliste faisant un tour vers la batterie. C’était vraiment un haut niveau musical !
Vient ensuite Melle Ivy Ford qui nous vient de Chicago où elle preste souvent au club Rosa’s pour des concerts très engageants, ainsi qu’au Club de Buddy Guy où je crois, elle a hérité d’une de ses guitares blanche à poids noirs, dont elle ne se sépare pas souvent. Elle aussi est multi instrumentiste, allant du piano, saxophone, batterie et bien sûr à la guitare. Elle les a même enseignés aux plus jeunes, tous ces instruments.
Elle est accompagnée ce jour de Denis Agenet à la batterie, Abdell BeBop à la basse et de Jean Patrick Closset aux claviers. Sa voix vaut le détour et débute de suite avec « Let The Good Times Roll », « Baby Come Home » et « Love Me Baby ». La rythmique est en grande forme et notre Ivy ondule de tout son corps pour montrer la fluidité de sa musique.
« I Got To Go » met en valeur le jeu de basse d’Abdell. Ivy fait un peu du Hendrix en mettant sa guitare dans le dos se rapprochant des claviers et « move your ass » sa façon de se trémousser plaît beaucoup aux nombreux publics. « Time To Shine » nous emmène vers le grand final avec un genre de « medley » avec « The Little Light Of Mine » pour venir assommer le public avec comme « rappel » une version prenante de «I Got My Mojo Working » très rythmé. Quelle performance !!!
Pour moi elle sera juste battue d’un nez par la prestation cinq étoiles de Miss Vanessa Collier mais ne brûlons pas les étapes, cela va venir (« titre » lol).
Petite visite brésilienne avec Mr Artur Menezes pour continuer. Il est né a Fortaleza (Brazil) en 1985 et est basé actuellement en Californie. Considéré comme nouvelle égérie du Blues Rock. Il a déjà 5 albums à son compteur, dont « Fading Away » (2020). Il était sous la forme d’un power trio avec Poliana Demagelhaes redoutable bassiste et du batteur belge Sam Rafalovic. Quelques titres joués « Any Day, Anytime », « Should Have Never Left » et le fameux “Little Wing” d’Hendrix. Un bon intermède avant une des légendes du blues rural des States.
Mr Bobby Rush himself, toujours vert à bientôt 89 ans (né en 1933) prend les manettes pour un spectacle de pure blues agrémenté comme à son habitude d’une solide incarnation de ses anciens concerts, une très jolie jeune fille, ici, Mizz Lowe au corps, qui le fait surtout rêver, lui et ses compatriotes, mais peu nous faire peur à nous autres européens. Mais ce n’est que du spectacle ! La forme sans les formes, non plutôt avec les formes.
Fort de 27 albums à son actif, il a reçu de multiples récompenses dont deux Grammys et est considéré comme le roi du « Chitlin’ ». Sa musique est surtout basée, sur le funk, le blues et la soul.
Il commence en force avec « Evil », « Ninteen Years Old » et le « Hey Hey » de Otis Rush. Les trémoussements nombreux sont lancés. « Hooche Coochie Man », « Take My Love » et « Have You Ever Been Mistreatment”. Un grand souvenir à se garder en mémoire par une des dernières légendes du Blues encore debout.
Nous y revenons en fin de parcourt pourtant avec l’attendue Vanessa Collier, une jeune fille dont nous avons fait, Johan et moi, connaissance sur la croisière #27 de 2016 aux Caraïbes. Pour son premier concert en Belgique, j’étais très curieux de la voir en patronne sur scène alors que nous n’avions vu que des accompagnements de grandes vedettes sur le bateau. Mais là elle en a bluffé plus d’un.
"Il y a une jeune femme, Vanessa Collier, qui est venue sur scène avec moi, j'oublie où j'étais, mais elle joue du saxophone alto, et mec, elle était incroyable. "Ce sont les mots de Buddy Guy dans un récent numéro de American Blues Scene, décrivant une performance impromptue avec Vanessa Collier.
Elle joue le Blues mais n’a pas peur de s’aventurer dans le Funk et même le jazz. En 217 avec la Ruff Caravan of Blues elle avec fait un bref tour d’Europe sans nous visiter. Elle nous a scotché au sol et plus, notamment avec sa version de « I can’t Stand The Rain ».
Elle est accompagnée de Byron Cage (batterie), Andrew Crane (basse), Will Gorman (claviers) et du fantastique Chris Vitarello à la guitare.
Battles de guitares vous connaissez ? Mais des battles de Saxophone/guitare c’est un peu plus rare. Elle a relevé le défi et gagné tout du long. Un peu de calme avec « What Make You Beautiful » tout en douceur mais avec une voix puissante que je ne lui connaissais pas.
Cela reprend de la hauteur avec « I Need Some Love To Me » et puis comme c’est le dernier concert du jour la « fosse aux photographes » se vide pour ne plus laisser que mon ami parisien et moi-même. Je peux dire que je ne le regrette pas, d’avoir poussé mes derniers retranchements de fatigue de la journée.
Miss Tornade Blanche de Wespelaar nommée Vanessa va descendre dans la foule et s’y baigner car elle a comprit qu’elle les a conquit. C’est comme un tour d’honneur mérité où ensuite elle nous fait la confession revenue sur scène, que la gentillesse de sa mère lui a inspiré une chanson qu’elle nous livre avec cœur « Two Sugar, One Lime ».
Sa prestation, un grand moment, digne de passer dans les registres du Swing. Je suis retourné ce soir là avec des étoiles plein les yeux, merci Miss Collier. Super deuxième journée !!!